Nous nous sommes donc rendus aux portes ouvertes du domaine Marcel Deiss le samedi 18 mai.
Je n'ai pas pris de carnet de notes avec moi il faut dire que les conditions de dégustation étaient loin d'être optimales...
entre le monde présent et la pluie battante, sachant que 2 ateliers sur 4 étaient à l'extérieur, il vallait mieux connaître un minimum les vins du domaine pour s'en faire une idée objective. Je le dis tout de suite je ne participerai plus à cet évènement, préférant prendre rendez-vous pour déguster confortablement dans la salle dédiée à cela.
Atelier numéro 1:
Berckem 2022: complantation de tous les cépages alsaciens, terroirs situés autour de Bergheim dont des jeunes vignes de l'Altenberg. Sur 2022 le vin fait très muscar au nez comme en bouche, léger, aérien, bonne petite longueur, peu de sucres résiduels. Manque un peu de fond pour moi tout de même et la présence de gaz me dérange (ce qui se retrouvera sur de nombreuses cuvées). À noter que je signale à ce moment-là que le vin est un peu trop chaud pour être bien apprécié. La personne nous faisant la dégustation est allée rechercher de la glace afin d'améliorer cela.
Engelgarten 2018: La aussi très marqué par le gaz, au nez on est sur les agrumes et la pierre à fusil. Peu de sucres résiduels dans ce vin qui boit sec. Jolie finale saline, de bonne longueur. Manque un peu d'amplitude en milieu de bouche pour moi.
Rotenberg 2018: Un vin que j'achète régulièrement et celui-ci n'a pas fait exception à la règle, j'aime toujours autant cette cuvée bien marquée par le riesling, de beaux arômes d'orange, peau d'orange, léger pamplemousse, pointe terpénique. En bouche c'est plus gras, plus gourmand mais on monte à 30g de s/r, plus profond, plus long. Profil calcaire très horizontal, finale en queue de paon. Pas marqué par le gaz on a beaucoup aimé.
Grasberg 2019: Là aussi un vin toujours apprécié et j'en ai pris quelques bouteilles, peut-être plus de profondeur que dans le Rotenberg, les s/r à peine plus élevés (3g de plus) mais surtout une superbe finale sur la sanguine qui fait saliver. À boire pour lui-même, en couple, devant la télé
Burg 2018: On monte encore dans les s/r, dans les 60g de mémoire, un vin pour le moment assez fermé mais dont on sent la race au nez qui dégage des arômes tourbés, de plantes médicinales, très légère pointe citronnée. Bouche ample, profonde, mais bien trop jeune pour en apprécier les qualités. Grand vin de garde.
Atelier numéro 2 :
Ici on dégustait dehors les vins à macération carbonique.
Je vais faire très simple je n'ai pas du tout été convaincu par cette série notamment les 2 Grünspiel en blanc et en orange que je n'ai pas compris.
Le Burlenberg 2018 confirme que le pinot noir alsacien et moi on n'est pas copains. Je ne comprends même pas qu'on puisse comparer ce vin avec des pinots de la Côte de Nuits.
Un style globalement sur cet atelier voulu par Mathieu Deiss qui a repris le domaine de son père. Il souhaite aller dans un style encore plus nature (vins non sulfités) mais je ne suis pas certain que ce soit le cap à prendre, en tout cas de mon point de vue.
Aterlier numéro 3 :
On passe ici aux grands crus, trois nous seront proposés dans l'ordre.
Schlossberg 2021: nouveau grand cru au domaine depuis quelques millésimes, des parcelles ayant été achetées sur le cru, presque uniquement en riesling et il faudra pas mal d'années avant de voir un vrai vin de complantation naître là -bas. Un nez très délicat, pas trop expressif en l'état, très riesling, agrumes (citron, mandarine) et minéralité (un peu facile à dire mais je ne savais pas comment l'exprimer autrement). On ressent un grand terroir derrière ce nez. La bouche est à l'unisson, c'est frais, délicat, mais peu expressif en l'état, marqué par un peu de gaz (perlant). La finale est de longueur moyenne. Voilà on sent que quelque chose va se développer sur ce cru, il faudra du temps, je pense que 2021 n'a pas aidé à produire une très grande bouteille mais on salue tout de même la performance d'avoir une belle expression du terroir avec ce côté très minéral. 110 euro, limité à 1 bouteille par client. Sans moi à ce prix.
Altenberg 2018: on revient sur du classique, lAltenberg c'est toujours bon, gourmand, ca part dans tous les sens, beaucoup de matière, de volume de bouche, même si j'en attendais peut-être plus sur ce millésime mais je pense que là les conditions de dégustation à la queueleuleu n'ont pas vraiment aidé. Très jolie bouteille qui ravira ceux qui en ont pris.
Schoenenbourg 2018: Stefanie dira à la jeune femme qui nous fait le service que c'est pour elle le plus grand vin du domaine. Et c'est encore une fois celui qui nous a époustouflé car il y a tout dans ce vin. Très beau nez, profond, agrumes, peaux d'agrumes, plâtre, fruits blancs, ... en bouche le vin offre une attaque ample, ca enrobe tout le palais, et puis ca envoie des pulsations pendant 2-3 minutes, belle fraîcheur, totalement équilibré. Grande bouteille une fois encore !
Atelier numéro 4 :
Ici on proposait des vins pour les becs à sucres. Je n'ai goûté que le pinot gris SGN 2017, il faut dire que le parcours du combattant pour en revenir là et la dégustation avant des grands crus ne poussait pas trop à vouloir déguster les 3 vins proposés.
C'est un gentil pinot gris SGN, un ami alsacien nous accompagnant me disant que ce ne devait pas être leur point fort, mais plutôt les complantations. Je suis en accord total.
À noter qu'une jolie sélection de beurres aromatisés était proposée avec du pain aux céréales. Nous n'avons pas pu profiter de l'atelier mets-vins tout comme nous n'avons pas pu faire la dégustation géosensorielle avec JM Deiss. Trop de monde...
Pour conclure même si nous avons dégustés de belles choses je ne préconise pas ce format portes ouvertes pour aller déguster au domaine. Le mieux reste de prendre RDV par téléphone et de s'installer confortablement dans la salle de dégustation pour apprécier les cuvées et surtout discuter proprement avec les gens du domaine.