Jean-Louis Trintignant : «Ma vigne est une histoire d'amitié»
Cet immense acteur s'est depuis de nombreuses années éloigné du monde du cinéma. Il est devenu depuis dix ans propriétaire d'un domaine viticole à Saint-Hilaire-d'Ozilhan.
Le Figaro. - Qu'est-ce qui vous a poussé à investir dans la vigne ?
Jean-Louis Trintignant. - Ce n'est justement pas un investissement, mais une histoire d'amitié. J'ai rencontré Claudi et Bertrand Cortelini en 1985. Ils avaient quelques vignes non loin de chez moi, dont ils confiaient la totalité de la production à la coopérative locale. En 1996, je les ai convaincus d'acheter un domaine avec moi. Et depuis, je ne peux que me réjouir de cette association. Les Cortelini font à mon sens le meilleur vin qui soit.
Pourquoi avoir choisi d'appeler le domaine Rouge Garance ? Est-ce un clin d'œil au monde du cinéma ?
Le nom du domaine se réfère en effet directement à Garance, le personnage qu'Arletty interprétait dans Les Enfants du paradis. Mais il ne faut pas oublier que c'est aussi le nom d'une plante que l'on cultivait dans les vignes, et qui servait à produire une teinture rouge utilisée pour les pantalons de l'ancienne infanterie. Et l'oiseau qui figure sur nos étiquettes et qui nous sert de symbole a été dessiné par Enki Bilal, qui a réalisé Bunker Palace Hôtel, dans lequel j'ai tourné en 1989.
Comment vous êtes-vous intéressé aux côtes-du-rhône ?
J'ai été d'abord initié aux vins de Bordeaux, avec des nectars comme le Cos D'estournel, le Haut Marbuzet ou le Chasse Spleen. Puis, au cours de ma carrière, j'ai eu l'occasion de Âdéguster souvent les meilleurs crus bordelais. Petit à petit, j'ai commencé à m'intéresser aussi aux côtes-du-rhône. Et je suis maintenant persuadé que cette région est capable de produire les plus grands vins.
Propos recueillis parFrédéric Durand-Bazin http://www.lefigaro.fr