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[Jean-Pierre NIEUDAN]

TURSAN ET CHALOSSE. Près d'un tiers du vignoble a été partiellement détruit par l'orage de lundi soir. à Vielle-Tursan, aucun viticulteur n'a été épargné. Parmi eux, Benoît Laborde .

C'est un paysage de carte postale. Pour qui ne prenait garde hier, rien ne paraissait perturber la quiétude qui règne traditionnellement sur les coteaux du Tursan. Et pourtant, le territoire a connu un véritable déluge, lundi soir. Des grêlons « gros comme des noix se sont abattus durant à peine dix minutes, vers 19 heures », assure Annie Darracq, le maire de Vielle-Tursan. Cette petite commune de 300 habitants perchée sur sa colline s'est retrouvée au coeur du violent orage qui a balayé le département. En quatre heures, les pompiers sont intervenus à une quarantaine de reprises pour assécher des caves et maisons inondées, bâcher des toitures endommagées, dégager des arbres tombés sur les routes. Des interventions pour la plupart localisées sur les secteurs de la Chalosse et du Tursan, les berceaux du vignoble landais. Alors, hier, l'heure était à l'état des lieux. Et la carte postale en a pris un coup.

Feuilles et rameaux pilonnés

« Sur les 600 hectares de vignes, 150 ont été touchés dont la moitié a été entièrement détruite », annonce Régis Laporte, le directeur de la cave coopérative des Vins du Tursan qui regroupe 200 vignerons.

À Vielle-Tursan, aucun des dix viticulteurs n'a été épargné. L'un des principaux exploitants du village, Benoît Laborde, par ailleurs vice-président de la cave coopérative, en est encore abasourdi. « Je n'avais jamais vu ça depuis mon installation en 1993 », confie-t-il devant l'une de ses parcelles ravagées. Feuilles et rameaux ont été pilonnés par la grêle et emportés par le vent. Et ce triste constat s'étale sur 5 hectares. « C'est comme si on vous arrachait les poumons. Sans ses rameaux, la vigne ne donnera rien. C'est donc une perte de récolte totale pour 2009 sur cette surface », explique Benoît Laborde.

Bien sûr, le professionnel, à l'instar de ses collègues, est assuré pour ce type de dommages. Aussitôt alertés par la cave coopérative, les experts aux assurances devraient d'ailleurs ausculter le vignoble landais dans les tout prochains jours. « Mais avec les franchises, ce sont tout de même 500 euros que nous perdons par hectare », souligne Benoît Laborde.

Et le viticulteur de s'inquiéter pour l'avenir. En effet, les 18 hectares restant de son vignoble ont été touchés à 70 %. « Comment les pieds vont-ils réagir au stress qu'ils ont connu ?, s'interroge-t-il. Nous n'aurons pas de réponse avant au moins un mois, le temps que la nature fasse son oeuvre. » La récolte de 2009 pourrait donc ne pas être la seule à être mise en péril. En effet, les vignerons craignent que celle de 2010 soit également impactée par ce fichu orage survenu dans une période déjà difficile. « Nous venons de connaître deux années de récolte déficitaires de l'ordre de 10 à 15 %, principalement à cause du mildiou », rappelle Régis Laporte qui estime déjà les pertes de production pour 2009 autour de « 5 000 à 7 000 hectolitres », sachant qu'une année normale oscille autour de 30 000 hectolitres. Un manque dont les conséquences pourraient se traduire par un retardement de la modernisation de la cave coopérative qui prévoyait d'acheter prochainement divers matériels et d'entamer l'agrandissement et la rénovation de ses locaux de Geaune. « Tout cela va peut-être devoir être ajourné », souligne le directeur de la cave. À moins que des solutions ne soient trouvées. Le préfet des Landes, Étienne Guyot, doit se rendre aujourd'hui sur place.

Auteur : Élisa artigue-cazcarra
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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le nord des Graves assez sévèrement touché
En moins de dix minutes, le puissant orage de grêle, qui s'est abattu lundi en fin d'après-midi, a fait des ravages, de Saint-Selve à Portets, principalement

«La vigne s'annonçait belle. » Mais lundi, peu après 18 h 30, il aura fallu moins de dix minutes à un orage pour déverser ses grêlons « gros comme des oeufs de pigeons » sur le vignoble des Graves. Enfin, dans un couloir très limité qui, de Saint-Selve à Portets, a recouvert d'un manteau blanc les rangs de vignes.

Pour les viticulteurs de l'appellation, déjà touchés l'an passé par le gel, le bilan est catastrophique. À Portets, Hugues Daubas, du Château La Tour Bicheau, n'hésite pas à parler de « 80 % de pertes sur les 24 hectares. Seules les vignes du bas de Portets ont été épargnées ». Son voisin, Vincent Lalande, du Château du Mirail détaille les dégâts : « Les jeunes pousses sont toutes cassées. La grêle n'a pas fait de détails ! » Et de fait, dans les rangées gorgées d'eau, pas un pied n'a été épargné. La violence de l'orage fut telle que même les poteaux en bois portent les traces des impacts de grêlons. Il n'en faut pas davantage aux deux viticulteurs pour annoncer déjà, « une récolte en baisse de 20 à 25 % ».

Nouvelles pluies

À quelques encablures de là, Pierre-Jean Théron, du Château de Portets, est plus réservé sur les dégâts. Le viticulteur parle de dégâts sur « 50 à 60 % des parcelles, avec cinq hectares sévèrement touchés ». Alors que le maire de Saint-Selve dresse un bilan tout aussi lourd pour les quelques exploitants que compte sa commune. Mais avant de se prononcer définitivement, Pierre-Jean Théron sait qu'il faudra être patient. « Il faudra quatre ou cinq jours pour voir si les raisins sont touchés à la base ou aux extrémités. Ce qui aura des conséquences bien différentes. » « Mais ce sont les risques du métier », en convient l'exploitant également touché par cet orage sur sa propriétaire du Médoc.

Reste qu'il faudrait déjà « que ça sèche ». Or, même si dès hier, les exploitants profitaient du soleil pour commencer à traiter les plants écorchés, un nouvel épisode pluvio-orageux est attendu.

Et dire que les Saints de Glace touchaient à leur fin !

Auteur : Axelle Maquin-Roy
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[Jean-Pierre NIEUDAN]

L'appellation Margaux touchée par la grêle

Hier, les viticulteurs ont passé une bonne partie de la journée à inspecter les vignes. L'averse de grêle de lundi a provoqué des dégâts significatifs. Selon les premiers témoignages, c'est le secteur du Sud Médoc, qui aurait été le plus touché par l'intempérie. Selon les observations relevées, elle a provoqué des dégâts sur des couloirs.

Un tiers à Margaux

Gonzague Lurton, le président de l'AOC Margaux, estime que « sur les 1 500 hectares de vignes de l'appellation, un tiers du terroir a été touché par la grêle ». Le président relève aussi que l'intempérie a frappé des parcelles à plus de 80 %, dont certaines avaient déjà été fragilisées en 2008 par le même phénomène climatique.

Moins touché au nord

Pour Gonzague Lurton, c'est au moment de la floraison, dans trois semaines environ, qu'il sera possible d'évaluer l'impact de cette pluie de grêle sur la vigne.
« Nous sommes sur les premières feuilles. Les mannes sont sorties. Il s'agit d'une étape particulièrement sensible. Ce stress de l'intempérie n'est de toute façon pas une bonne chose. Nous verrons à l'heure du bilan. »
Plus au nord dans le Médoc, il semble que les parcelles ont moins souffert. D'ici la fin de la semaine, les viticulteurs vont continuer à examiner les propriétés. Et en espérant que le ciel reste clément. Cette année, entre le coup de vent sur la forêt et l'érosion sur la côte, les tempêtes n'ont pas épargné le Médoc.

Auteur : Julien Lestage
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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Destination vignobles malgré tout...

Jusqu'à lundi soir, c'était une fête promise. Depuis lundi soir, la destination « vignobles » est devenue douloureuse (voir par ailleurs). Et pourtant ! Peut-être est-ce dans ces moments-là qu'il faut apporter soutien et encouragements aux vignerons qui ont été durement affectés, singulièrement en Haute Gironde, par les orages de grêle.

Offre touristique

Lancée en 2006 par le Pays de la Haute Gironde, en partenariat avec les syndicats viticoles des Blaye - Côtes de Bordeaux, des Côtes de Bourg, et des Bordeaux et Bordeaux supérieur, l'initiative a su trouver sa place dans le paysage touristique local et girondin.
En proposant sur un seul document une carte de localisation des propriétés viticoles dans les cinq cantons de la Haute Gironde, et l'ensemble des informations touristico-gastronomiques et hôtelières utiles aux visiteurs. Le tout sur la base d'une qualité d'accueil faisant une large part à la simplicité et à l'authenticité.

Les cinq cantons

En lançant officiellement la nouvelle édition, de ce document au château de Croûte, à Bourg-sur-Gironde, chez Laurent Chassain (1), Bernard Bournazeau, président du Pays, Pierre Villard, vice-président chargé du tourisme, et Didier Gontier, directeur du Syndicat viticole des Côtes de Bourg, représentant la profession, ne pouvaient pas savoir qu'il allait indiquer la direction d'un vignoble meurtri. Mais un vignoble qui reste accueillant, dans un Pays qui, selon son président, Bernard Bournazeau, « est en marche ». Avec un intérêt concret et porteur d'avenir, selon Pierre Villar, « celui de faire travailler ensemble les cinq cantons », avec l'aide du Conseil régional et du Conseil général, et du travail touristique mené autour de l'estuaire. « Et, soulignait Didier Gontier, il y a une réalité économique : cette initiative marche bien. » En témoignent les nouveaux vignerons qui chaque année adhèrent à la démarche.

(1) Les présentations des nouvelles éditions se font chaque année chez un viticulteur nouvel adhérent à la charte Vignobles et chais en Bordelais.

Auteur : Sylvain Viaut
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[Jean-Pierre NIEUDAN]

«Des grêlons comme des balles de ping-pong, je n'avais jamais vu ça. » Cet oenologue du Blayais (Nord- Gironde), qui a aussi vu les Velux de son domicile se briser sous l'impact, reste groggy devant la violence des averses de glace tombées lundi soir dans notre région.

Au-delà des habitations, des entreprises ou des voitures, la vigne a été particulièrement touchée, sur un axe nord-sud allant de la Charente à la zone des Graves, en passant par le Blayais et le sud du Médoc. En banlieue bordelaise, les maraîchers (radis, salades, oignons...) ont également souffert.

Dans le vignoble charentais, les dégâts sont constatés surtout sur la zone allant de Rouillac à Blanzac. Sachant, comme chaque fois avec la grêle, que les impacts sont très localisés le long de couloirs étroits plus ou moins répertoriés par les experts.

Tapis blanc de glace

2 000 hectares environ auraient été plus ou moins touchés, parfois de manière très impressionnante, avec un véritable tapis blanc de glace recouvrant le sol, au pied des ceps meurtris et de feuilles hachées.

En Gironde, plus grand département viticole français (avec l'Hérault), c'est dans les vignobles de Blaye et de Bourg que les dégâts sont les plus considérables. « Plusieurs centaines d'hectares touchés, à des degrés divers », témoigne Stéphane Héraud, président de la cave des Hauts de Gironde, un des principaux opérateurs de la zone. Comme bien d'autres techniciens, il a passé une partie de la journée d'hier à recenser les dégâts.

Le sud du Médoc a aussi été touché, notamment du côté de Margaux. De même au coeur des Graves, aux environs de Portets et Saint-Selve.

Maladies

Dans tous ces cas, les dégâts ne seront connus qu'ultérieurement. Il faut d'abord traiter pour sauver ce qui peut l'être, sachant que les plaies sur les bois et les feuillages sont autant de nids à maladies.

Il faut aussi apprécier la sortie ou non des contre-bourgeons (et leur état) pour savoir si, la première pousse étant détruite, une seconde chance peut se profiler.

Cela aura des conséquences sur le volume de la récolte 2009 mais aussi éventuellement de 2010.

Autant de coups de serpe dans les revenus de producteurs qui, la plupart du temps, ne sont pas assurés contre la grêle, le coût étant très élevé.

Auteur : César compadre
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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Dégâts dans les vignes après des orages de grêle dans le sud-ouest

Des orages de grêle ont frappé les départements de la Gironde, la Charente et la Charente-Maritime lundi soir, provoquant des dégâts dans les vignes, notamment dans le secteur du Médoc et du cognaçais.
"La zone des graves du Médoc et de Saint-Savin a été particulièrement touchée", a indiqué la Chambre d'agriculture de la Gironde, précisant qu'une évaluation plus précise des dégâts est actuellement en cours.
"Dans le Médoc, les dégâts sont très variables entre le nord et le sud mais on n'a pas encore fait d'état des lieux exhaustifs sur l'ensemble du vignoble médocain, car il faut attendre la cicatrisation des plaies liées aux impacts de grêle", a rapporté à l'AFP, Mickaël Anneraud, conseiller viticole sur le vignoble médocain.
Selon lui, le secteur le plus touché semble être le sud Médoc, dans l'appelation Margaux, notamment au niveau des communes de Labarde et de Cantenac.
"Nous avons été touchés à trois endroits sur l'appellation, mais ça reste très localisé. Pour les professionnels concernés, ça a provoqué beaucoup de dégâts. Cela ne posera pas un problème de qualité, mais de quantité, avec une toute petite récolte", a indiqué à l'AFP Jean Lissague, président du syndicat des 1ères Côtes de Blaye, appellation de 6.500 ha.
Les maraîchers installés au nord de l'agglomération bordelaise ont également été particulièrement touchés. "C'est 100% des cultures légumières plein champs (radis, salades, oignons, pommes de terre... ) qui ont été détruites", a affirmé Christian Cessateur, président des producteurs de légumes de la Gironde.
Une première estimation fait état, pour le vignoble de Charente et Charente-Maritime, de 1.500 ha détruits à plus de 60%, selon la Chambre d'Agriculture de Cognac.
"C'est arrivé au pire moment, la vigne vient juste de sortir, elle est fragile. Il faudra deux ans pour qu'elle se reconstruise", déplore Marlène Tisseire, directrice du Syndicat général des vignerons des deux départements.
"Les orages étaient très fortement grêligènes", a expliqué Didier Roquecave, la taille des grelons mesurant entre un et trois centimètres. L'épisode orageux a duré environ un quart d'heure. Il a débuté en milieu d'après-midi dans le sud de la Gironde pour se terminer vers minuit en Charente.

Depêche AFP

[GREG33]

Mais c'est quand ce b....l ,que se passe t-il?
Ca commence bien ce nouveau millesime .

[Patrick G]

un copain gère en plus de celle du médoc, une propriété en côté de castillon, ils ont en majorité 60% minimum de dégats, le millésime est donc très mal parti.

Sinon, des dégats dans les graves, sur Margaux où plusieurs propriétés sont bien touchés (Monbrison, Issan, Siran, Margaux et je ne les connais pas toutes.)
Il y a eu aussi des dégats dans l'appellation médoc du côté de lesparre mais je ne sais où

le pire reste à venir, ils en anoncent pour ce soir, pas mal d'eau pour les 4 jours qui arrivent et ensuite un gros travail pour préparer 2010 qui devrait voir peu de récolte sur les plus touchés, il devront donc attendre 2011

certains auront du mal à s'en remettre

Patrick

[Stéphane VILLETTE]

bas dis donc, c'est bien triste tout ça !

[matoto]

Surtout que les tarifs commençaient à devenir accessible avec le millésime 2008

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Saint-Emilion : le vignoble meurtri

De mémoire de vignerons chenus, jamais un tel déluge ne s'était abattu sur une partie du vignoble de Saint-Émilion à cette époque. Il y a bien l'année 1999 dans les mémoires, mais la grêle avait frappé au moment des vendanges. 1965, se souvient Jacques Bertrand, propriétaire du château Carteau (saint-émilion grand cru), mais là encore c'était en septembre. Pas en mai. Le temps fait vraiment ce qu'il lui plaît. « Ce sont les risques du métier », philosophe ce dernier.

C'est à 4 heures, hier matin, que le ciel a tiré son rideau de grêlons sur le paysage. La pluie et le vent violent soufflaient sur un axe sud-ouest/sud-est, de Génissac en remontant vers Puisseguin sur une bande large de trois ou quatre kilomètres entre Vignonnet, Saint-Laurent-des-Combes, Saint-Étienne-de-Lisse et Saint-Émilion. Un couloir dont le courant d'air et de grêlons n'a pas eu les mêmes effets sur toutes les parcelles.

4 000 hectares touchés

Ainsi à Franc Pipeau, autre château de la famille Bertrand, comme à château Pipeau (grand cru classé), c'est la désolation : feuilles hachées, astes brisés en pleine croissance, la végétation baisse la tête, asservie par la nature. Même les carassonnes portent les stigmates de la violence des impacts.

« Oui, du jamais vu », confirme Jacques Capdemourlin (château Balestard-La-Tonnelle, saint-émilion grand cru classé) qui vit là, sur le plateau, depuis 1964. Lui aussi, a été réveillé à 4 heures du matin. « Je suis descendu dans la cuisine, de l'eau passait sous la porte. C'était très violent et le temps nous a paru long. Certains grêlons avaient la dimension de deux billes. » Jean Trias, responsable technique du château Sansonnet (grand cru) en tient une masse compacte dans ses mains, témoignant de la charge de l'intempérie.

Selon le Conseil des vins de Saint-Émilion 4 000 des 5 500 hectares du vignoble auraient été touchés. Certains à 100 % d'autres moins. Habituellement, les orages ne frappent pas les pieds du tertre de Daugay, l'étrave de la précieuse colline sur laquelle les tempêtes se fendent généralement, d'un côté vers l'ouest, Montagne et la vallée de l'Isle, de l'autre à l'est vers la vallée de la Dordogne.

« Certains ont perdu cette récolte, mais qu'en sera-t-il de la suivante ? », s'interroge Jacques Bertrand.

Calamité agricole ?

Jusqu'à Saint-Etienne-de-Lisse les dégâts sont importants, mais il va falloir attendre quelques jours encore pour vraiment mesurer les conséquences du sinistre. « C'est comme un bleu sur la peau », explique Alain Moueix (château Fonroque, grand cru classé).

À Puisseguin, au lieu-dit Fayan, Damien Mounet (château Yearling wine Spirit, puisseguin-saint-émilion) a vu tomber 18 ml d'eau en un quart d'heure. Son vignoble n'a pas trop souffert. Seule réponse à cette calamité : traiter rapidement pour cicatriser les blessures et reprendre le travail.

Hier, Bernard Lauret, maire de Saint-émilion, envisageait de lancer une procédure de calamité agricole. Car la plupart des viticulteurs ne sont pas assurés contre la grêle.

Auteur : alain montanguon
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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Les orages de grêle sèment la désolation

Lundi et mardi, la grêle a frappé localement, dévastant de nombreuses exploitations. Reportage dans les vignes sinistrées de l'Entre-deux-Mers .

La veille, ils y avaient échappé ; hier, ils n'y ont pas coupé. En pleine nuit, sur le coup de 4 h 30, un violent orage de grêle s'est déclaré, accompagné de pluies diluviennes (40 millimètres en une demi-heure par endroits) et de vents de tempête.

Le cocktail météorologique détonant s'est engouffré sur un couloir rejoignant les communes girondines de Créon, Saint-Quentin- de-Baron, Tizac-de-Curton, Grézillac, Branne, Moulon, Génissac, Saint-Sulpice-de-Faleyrens et Saint-Émilion. Pile poil plein nord de l'appellation viticole de l'Entre-deux-Mers. Résultat : le désastre.

Il n'est pas un vignoble qui n'ait été touché à des degrés divers. À Moulon, dans la quarantaine de propriétés sur 550 hectares, on frise les 100 %. « Au moment de l'orage, je ne pouvais plus dormir. J'ai pris ma voiture et, à la lumière des phares, j'ai vu des congères sur le bord de la route sur 10 kilomètres », témoigne Joël Duffau (château La Mothe Du Barry), encore sous le choc. « Hier, tout était vert, prêt à être levé. Aujourd'hui, cinq minutes de grêle ont tout anéanti. Même mon père n'a jamais connu un orage d'une telle violence », poursuit l'exploitant.

Récolte anéantie

Les deux tiers de ses 38 hectares ne donneront pas de récolte l'année prochaine. Il devra se contenter de ses 7 hectares à Naujan, à quelques kilomètres de là, qui, eux, n'ont subi aucun dégât. C'est une douloureuse certitude. Elle concerne tout le monde dans cet Entre-deux-Mers qui produit aussi du bordeaux et du bordeaux supérieur.

Joël Duffau se retrouve nu comme ses ceps sans feuilles. Il va lui falloir traiter les pieds dans les douze heures pour permettre la cicatrisation de ces vignes meurtries par le bombardement des grêlons et qui ne connaîtront pas la floraison. Un travail qui s'annonce fastidieux, d'autant plus pénible qu'on sait qu'il ne rapportera rien l'année prochaine.

Mille-feuille de catastrophes

« Il va y avoir des morts. C'est un mille-feuille de catastrophes qui s'abat sur nous avec la crise viticole, la crise économique, des demandes de mises aux normes abusives et, maintenant, ça. La démotivation est totale », affirme-t-il. Le viticulteur est déjà obligé de penser aux problèmes qui s'annoncent et avance des remèdes qui s'apparentent à des rustines. Il ose espérer qu'on permettra aux plus touchés de faire des baux de fermage d'un an auprès de l'opérateur foncier rural, la Safer.

Il demande aussi la reconnaissance de l'état de commune sinistrée et l'étalement des annuités des emprunts, ainsi que des prêts à court terme pour la trésorerie. Un an sans vin, ce sont des clients qui s'évaporent. Et la filière, dans sa grande majorité, ne s'en remettrait pas sur ces terres basses d'où l'on aperçoit Saint-Émilion sur son piédestal.

Château Penin, Génissac, à quelques kilomètres de là. Ici, le propriétaire, Patrick Carteyron, ne veut pas jouer les pleureuses. Il sait des collègues beaucoup plus mal lotis que lui, même si les 5 hectares qu'il vient de perdre en une nuit ne sont pas anecdotiques. « Avec un orage aussi localisé, ce sont les propriétés groupées qui ont le plus souffert. La mienne est morcelée sur 38 hectares. Cela faisait bien trente ans qu'on n'avait pas connu un orage de grêle d'une telle ampleur. En cinq minutes, c'était l'hiver », raconte-t-il.

Pas assurés

Toutes les branches des ceps qu'il touche ont cassé ou se brisent comme du verre, et de grappes de raisin naissantes, il n'y a plus. « Il va falloir tout ratiboiser pour espérer avoir des branches de taille l'année prochaine, mais rien n'est moins sûr. Déjà que la récolte 2008 n'avait pas été terrible avec - 35 %, il va falloir faire avec cette nouvelle calamité. D'autant que, sans nuire à la qualité, il n'est pas possible de produire plus. On ne compense jamais ce qui est perdu », reconnaît-il. Comme il avoue, avec la plupart de ses voisins viticulteurs, ne plus être assuré contre le risque de grêle. Ses parents l'étaient, mais c'est devenu un luxe. Du moins jusqu'à ce maudit 13 mai des saints de glace, à 4 h 30. Vraiment pétantes.

Auteur : JACKY SANUDO
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[Jean-Pierre NIEUDAN]

TEUILLAC. Jeune vigneron tout juste installé, il a tout perdu avant de commencer

« Je n'ai plus rien à vendre »
David Arnaud a 28 ans. Il est vigneron. Par choix. Depuis cinq mois, il a repris la propriété familiale, au Château La Tour des Graves, en Côtes de Bourg à Teuillac. Il espérait sa première récolte pour septembre. Depuis lundi soir, David a vieilli de quelques siècles. Une demi-heure de folie glacée tombant du ciel a ruiné ses espoirs. Et détruit son vignoble, de 80 à 100 %. Sur 20 ha, dont 3,5 en blancs. Une vraie catastrophe pour ce jeune professionnel passé par l'École de la Tour-Blanche et qui a débuté sa carrière dans la vente « pour se faire les dents. Mais je n'ai plus rien à vendre aujourd'hui... ».

Hier, un pâle sourire s'accrochait à son visage. Pourtant, le coup est rude. « Je voulais m'installer, puisque mon père avait 60 ans et parlait de retraite. J'ai décidé en janvier de sauter le pas. J'ai emprunté pour acheter les parts détenues par mon oncle. Aujourd'hui je n'ai aucun salaire. Et plus de perspective de pouvoir en dégager un. Les sous, mis de côté pour vivre le temps de lancer l'exploitation, vont passer dans la propriété. Le stock est au plus bas. En 2007, on avait fait une petite récolte. Puis encore en 2008, avec -35 %. Et là, c'est encore du -80 %. Si tout va bien »

« Au fond du trou »

David l'avoue : lundi soir, il était « au fond du trou ». Hier, il a réagi avec l'aide de sa famille. « Nous avons travaillé comme des fous pour traiter et tenter de sauver ce qui pouvait encore l'être. Sans être sûrs de rien. Il est même possible que les dégâts constatés et ceux que l'on va découvrir dans les jours qui viennent compromettent également la récolte 2 010. En attendant, les échéances vont tomber. Emprunts, impôts. L'État ne sera pas le dernier à frapper à la porte. Là, je ne sais pas ce que je vais faire. Même si je me dis qu'il faut garder le moral. »

Auteur : S. V.
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[matoto]

Ce dernier exemple m'attriste encore plus je n'arrive pas à savoir comment je réagirai si je perdais un an de travail en 1/2 heure

tiens petite question: dans les vergers du sud est de la France il y a des sortes de grands filets qui protègent les arbres fruitiers de la grêle, ce ne serait pas possible pour les vignes ce système ?

[Patrick G]

totalement interdit, comme le fait de bacher..

ça a déjà été fait et il y a eu déclassement d'appellation

ailleurs, dans d'autres pays viticoles, où tout est permis, ça se fait

Le mieux restant des canons, cela n'empèche pas de tomber mais ça l'envois ailleurs. Quand je dis le mieux c'est pour moi le plus éfficace bien sur, car l'envoyer sur des collègues n'est pas très flatteur

patrick

[Jean de Marsan]

C'est tout de même très triste que ces vins aient été déclassés pour avoir voulu subsister... Ah la France et ses états d'âme, tout une histoire n'est-ce pas ?

[Winemega-Alain]

Eh bien.. je lis ce post à l'instant et tout ça est vraiment triste, surtout pour ceux qui étaient déjà en équilibre précaire sur un fil!

Je leur souhaite tout le courage possible pour les prochains mois! Cependant, ce que la nature reprend, elle sait également le rendre..

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Vignerons solidaires

La réaction n'a pas tardé. Après les orages et la grêle d'une violence inouïe et, si l'on en croit les plus anciens, inconnue ici, qui ont gravement endommagé, sinon détruit, lundi soir, les vignes dans les secteurs de Pugnac, Teuillac et Berson en particulier, la solidarité professionnelle s'est manifestée.

Au-delà des contacts personnels entre voisins, et des coups de main familiaux, le Syndicat viticole des Côtes-de-Bourg, qui reçoit tous les jours des fax, des courriels, des coups de téléphone, précisant à la fois l'état des lieux (inquiétant) et manifestant une vraie solidarité (encourageant), a décidé de mener, demain, une opération sur le terrain.

« Certains sont désespérés »

« Avec les jeunes agriculteurs du canton, et les adhérents au syndicat viticole, nous avons décidé de mener une action de solidarité concrète, dès demain, pour intervenir dans les vignes de nos amis et collègues touchés par les orages de grêle », indiquait hier Didier Gontier, directeur du Syndicat viticole de Bourg.

« Nous avons décidé de nous retrouver demain matin, à 8 heures, au château Vieux-Plantier, à Teuillac, chez Philippe Pauvif, où est fixé le point de rendez-vous. Nous déciderons alors de la conduite à tenir. Pour participer ensemble au nettoyage et à la réparation, chez ceux qui sont les plus touchés. Bref, pour donner un coup de main et un coup de mieux au moral de nos amis, dont certains sont aujourd'hui désespérés. Dans un contexte qui, au départ, n'était déjà pas très favorable », confirmait Didier Gontier.

Recensement en cours

L'appel, en tout cas, est lancé. Beaucoup ont promis leur participation. « Nous attendons un maximum de monde. Pour aider, concrètement, à la vigne, mais également pour la puissance du symbole et pour bien marquer que la profession est solidaire dans l'épreuve. »

Rappelons que, d'ores et déjà, les exploitants agricoles touchés par les orages et la grêle peuvent déposer un dossier auprès de la Chambre d'agriculture de la Gironde, qui procède actuellement à un recensement des exploitations affectées par cet épisode climatique. Ce dossier devra comporter nom, adresse, coordonnées téléphoniques de l'exploitation, sa nature, l'estimation des dégâts (le pourcentage de surfaces impactées), la souscription (ou non) d'une assurance. À expédier à la Chambre d'agriculture de la Gironde, service Développement, 17, cours Xavier-Arnozan, 33082 Bordeaux Cedex.

http://www.sudouest.com

[FGsuperfred]

c'est moche, c'est vrai
mais que sommes nous face à dame-nature ?
en normandie ou y'a que des pommes on a eu les 2 dernières années calamiteuses, et qu'y pouvons-nous ?
rien
comme dit patrick, si c'est pour envoyer les méfaits de la nature à nos voisins, faut pouvoir se regarder dans la glace après...

[franck.v]

Ici en Tursan, c'est une catastrophe...mais la solidarité n'est pas encore un vain mot...
Pour avoir été vendredi après-midi, été donné un coup de main chez un vigneron à Pouillon ( Domaine Tastet, vignobles Romain), je peux vous dire qu'ils en ont CHIER ........ET J'Y ETAIS.